Vanakam !

Bienvenue sur notre blog !


La décision est prise ... On part ! Vous pourrez suivre ici nos aventures dans notre nouvelle vie à Chennai :-)



mercredi 30 novembre 2011

Dharavi Slum

Bonjour à tous !

Nous avions visité un bidon-ville lors de notre passage à Bombay.
Et pas n'importe lequel : Dharavi !

Il est (tristement) célèbre pour être le plus peuplé des bidon-villes d'Asie avec plus d'un million d'habitants. Et aussi parce que le slum de "Slumdog Millionnaire", c'est lui !

C'est une ONG qui organise le tour. Pas de curiosité malveillante ici, on veut simplement nous montrer comment se passe la vie dans le slum. 
On s'attendait à voir principalement des "résidences" si l'on peut dire, mais que nenni ! Dharavi c'est d'abord un quartier d'affaires et des industries !

Avant même de commencer la visite, on nous explique ... Dharavi comporte deux parties : une zone d’habitations et une zone commerciale et industrielle. Ils font visiter les deux.

Dans Dharavi, ce sont des dizaines d’industries qui se côtoient : du recyclage (plastique, métaux, cartons …) à la fabrication intensive de certains produits agro-alimentaires, en passant par le nettoyage de boîtes d’huile et le travail du cuir de chèvre.

Amis des animaux, je suis désolée de vous dire ça mais les chèvres que vous verrez dans les photos plus bas sont destinées à deux usages distincts : le sacrifice religieux (musulman) et le sacrifice commercial de leur peau.

Même que si vous passez au bon moment, comme nous, vous verrez et surtout sentirez l’odeur des carcasses brûlées et les peaux toutes justes prélevées, avec un peu de sang et de boyaux dessus … Mmhhh !



Et toutes ces industries représentent un chiffre d’affaires énorme : 665millions d’USD / an. On a fait répéter 3 fois au guide, on a vérifié via plusieurs sources ensuite, et pas d’erreur !

Rien que le recyclage de plastique qu’ils font (trier le plastique, le faire fondre, en faire des pellets) vaut des millions. Les pellets, c’est ces mini-bouts de plastique que les entreprises européennes rachètent à prix d’or pour faire des bouteilles plastiques par exemple.


Bien évidemment, les photos sont interdites. Cela dit, l'ONG, Reality Tours and Travel, nous en a envoyé quelques unes par mail :














Credit Photos : Reality Tours & Travel - Mumbai




Inutile de vous dire qu'on y voit qu'une petite partie de la réalité que l'on a pu voir de nos yeux... 


Si j'avais pu en rajouter quelques unes, il y aurait sans doute eu :

- l'unique bloc toilette qu'on ait vu, avec une montagne d'immondices devant qui sert également de toilette. Pour info, à Dharavi, il y a en moyenne un W-C pour 1500 personnes (il y a quelques années, c'était 1 pour 15000, les choses s'arrangent ...).

- la couleur de l'eau : entre le bleu électrique, le vert caca d'oie et le marron ... ici, on recycle, mais ça n'a pas que du bon pour l'environnement puisque tout est rejeté dans l'eau ... 

- les ateliers de fabrication de chips indiennes : des femmes, assises par terre, qui travaillent toute la journée pour fabriquer des chips, qui sèchent au soleil (et avec les mouches...) et que l'industrie agro-alimentaire leur achète pour une boucher de pain. Et oui, ici, la main d’œuvre est encore moins cher que les machines industrielles dans certains cas.

- les centaines de personnes qui vivent et travaillent au même endroit (c'est à dire dans moins d'1m²) sans gants et sans masques. NB : je dois préciser que l'ONG qui nous a fait visiter à essayer de donner des gants et des masques aux employés, sans succès ... Selon eux, cela "ralentit le travail".

- les mini-appartements de 12m² où vivent 4 à 5 personnes.

- les fours à poteries, où l'on fait brûler de vieilles fringues et qui dégagent des fumées pires que toxiques. Et pourtant, il n'y a que toi petit blanc, qui crache tes poumons ... ah oui c'est vrai, ceux des gens autour sont déjà cramés ...
D'après notre guide, l'espérance de vie ici est "plutôt bonne" : une cinquantaine d'années en moyenne (contre 66,8 ans, moyenne Inde). Cela dit, je ne suis pas tout à fait sûre de ce qu'il a avancé : d'abord parce que je ne vois pas comment on peut vivre jusqu'à 50 ans quand on respire ce qu'ils respirent à longueur de journée et aussi parce que l'on a croisé peu de gens qui avaient l'air d'avoir plus de 40 ans, mais bon, c'est subjectif ...

- les paraboles ! A Dharavi, on n'est pas coupé du monde, on a vu pas mal de foyers ayant accès à la télévision.

- le nettoyage des bidons d'huile ... on nous a assuré que les industriels vérifiaient la propreté du bidon avant de les remplir à nouveau, mais on n'a pas trop confiance alors on achète de l'huile d'olive en bouteille. Attention, j'ai pas dit que c'était mieux, mais au moins j'ai pas l'image d'un bidon moitié rouillé, rincé 3 fois dans l'eau pas nette avant d'être rempli...

Et aussi la fierté des gens, quoiqu'on en a déjà un aperçu avec les photos ci-dessus. Les gens sont très fiers de vivre à Dharavi. 
Plusieurs raisons à cela : 
- c'est un quartier prospère, on y a développé des industries, qui exportent même leurs produits et qui a une place importante pour beaucoup d'entreprises plus grandes.
- il y a un vrai sentiment de communauté. Je vais citer l'exemple du guide qui avait une "certaine" image de l'individualisme européen "Vous, si vous mourrez seule chez vous, on trouvera votre cadavre au bout de plusieurs mois, à l'odeur, parce que vous ne vous souciez pas des uns des autres. Ici, rien qu'une petite coupure et tout le monde accourt pour vous aidez. C'est ce qu'on appelle une COMMUNAUTÉ". Bon honnêtement, j'ai pas voulu râler mais on est quand même pas aussi individualiste que ça en Europe ...
Bref, ce sentiment de communauté est très développé à Dharavi et c'est une richesse pour ses habitants.
- c'est un quartier très bien placé ! En plein coeur de Bombay, entre deux lignes de train importantes. Beaucoup de jeunes qui ont fait des études et ont des professions à l'extérieur continuent de vivre ici par la suite rien que pour ça (et la communauté of course ;-)

Bilan de la visite : choquant, of course !
Mais peut-être pas tout à fait de la manière dont on pensait. On s'attendait à être choqué devant la pauvreté et la misère dans laquelle vivent les gens, et on l'a été bien sûr ... La saleté, les conditions extrêmes de vie ... Terrible !
Cela dit, contre toute attente, ce n'est pas ce qui est le plus dérangeant ...
Personnellement, j'étais révoltée, en colère, je me sentais impuissante et frustrée : tout en vivant dans des conditions extrêmement difficiles, et en partant de rien, ces gens ont développés de la richesse, une mine d'or industrielle ... Ok, c'est génial ! Mais ils passent où ces 665 millions de $ de chiffre d'affaires ??? Pourquoi on a l'impression (et pas que...) que ceux qui sont ici n'en bénéficient pas du tout ? 1 million d'habitants qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ici et 665millions de $ générés ? Y'a un soucis dans l'équation non ?
Ah oui, le fléau de l'Inde ... la corruption ! L'argent généré est aux mains de quelques personnes puissantes (et malhonnêtes ...).

Alors qu'est-ce qu'on peut souhaiter à Dharavi et ses habitants ? Que peut-on espérer pour eux ? Quel est le futur de ce lieu, de ces gens ?
C'est la question que j'ai posé à notre guide au milieu de la visite.
Je n'ai jamais eu de réponse à mes deux premières questions, mais pour ce qui est du futur, la ville de Bombay a parlé plusieurs fois de plan de "redéveloppement".  
Ces plans incluent des constructions d'écoles, de logements, de routes, de meilleures conditions sanitaires, des espaces commerciaux. De grands architectes s'y sont penchés ...
Quelques obstacles à ce plan :

- sont prévus dans la relocation seulement les habitants qui étaient à Dharavi avant 2000, pour les autres, il faudra partir.
- certains baux de location fait par l'Etat sont encore en cours (baux de 100ans) et ils doivent donc attendre d'être libéré de cette obligation (ce qui sera fait aux alentours de 2020-2030...)


Les problèmes engendrés par ce projet :
- s'il vient à bout, la disparition ou l'incapacité de continuer à cet endroit certains business, qui sont illégaux mais qui font vivre des centaines de personnes
- selon les gouvernements, seules les industries "polluantes" seront délocalisées. Cependant, comme il s'agit de la majorité des industries qui y résident ... 
- concrètement, le coût de la vie augmentera beaucoup et les gens ne pourront pas rester. On assistera alors à un déplacement du problème, où les habitants du slum iront en créer un nouveau plus à l'extérieur de la ville. Et Dharavi deviendra un quartier résidentiel agréable.


Mais ce ne sont que des suppositions, car rien n'est encore fait et Dharavi, ainsi que toutes ces activités, sont encore implantées en plein coeur de Bombay pour quelques années je pense !

Si vous passez par Bombay, ne manquez pas ce tour ! 
500 roupies par personne (7€) + 24 roupies (0,3€) de train 
80% des recettes sont consacrées à différents projets dans le slum notamment une école, des cours pour adultes, une garderie ...
Reality Tours & Travel  - http://realitytoursandtravel.com/




Vie religieuse à Mumbai



Qui dit Inde, dit temples et spiritualité intense !

Voici un petit tour en image des lieux religieux que l'on a pu visiter à Mumbai.



La cathédrale St Thomas, qui était en rénovation au moment de notre visite.




Pour ceux qui ont lu mes précédents posts, les bâtons de bois attachés tant bien que mal que je vois souvent autour des bâtiments, sont bien des échaffaudages. La preuve en image !
Quelle agilité !





La mosquée Haji Ali


Elle n'est accessible que quand la marée est assez basse.
Quand le chemin est fermé par l'eau, on dirait un mirage, avec l'effet que fait l'eau autour du bâtiment.



Temples hindous 

A la pointe de Malabar Hill, se trouve un village qui, bien que faisant partie de Bombay, n'a pas changé depuis des années et fonctionne encore comme n'importe quel village indien. A ceci près qu'il est entouré de grattes-ciel ...
Et ce village a ses propres temples évidemment !






























La synagogue





Le temple Jaïn sur Malabar Hill

Je vous ai déjà parlé des jains, si si reportez-vous à l'article sur Diwali si besoin ;-)








 Très très beau temple !





On trouve donc de nombreux monuments religieux à Bombay. Cela dit, encore une fois, ce n'est pas comparable à Chennai où se sont plutôt plein de mini-temples que l'on trouve à tous les coins de rues et quelques grands édifices par-ci par-là. Une fois de plus, Bombay nous a plus fait pensé à une ville européenne sur ce point.


A bientôt ! 


mardi 22 novembre 2011

Diwali à Mumbai !



Bonjour à tous !

Je vous ai expliqué le principe de Diwali dans un précédent post et voici enfin les photos de comment ça s'est passé à Mumbai :-)

Pour tout vous dire, on était un peu surpris au début, on s'attendait à plus.
Dans les pubs à la télé (et oui, on se réfère à ce qu'on peut), il y avait plein de petites bougies allumées sur le bord des fenêtres, des panneaux illuminés souhaitant la bonne année, des grands feux d'artifice ...
On nous avait dit qu'à Chennai, il y avait des pétards toute la nuit, dans les rues etc.
Il y avait bien quelques petites bougies devant certains magasins, mais rien d'époustouflant ...
Après s'être renseigné auprès des habitants de Mumbai, on nous a dit que le meilleur endroit pour célébrer Diwali, c'est sur Marine Drive, cette grande promenade le long de la baie.
Après un très bon repas indien, nous voilà donc partis !

Effectivement, il y a encore plus de monde que d'habitude le soir, et certains s'amusent avec des pétards, mais ce n'est pas non plus extraordinaire.
Cela dit, on commence à noter le jeune âge des allumeurs de pétards et l'absence de sécurité totale ... 
On continue de marcher, on se pose un peu, on demande aux passants quand aura lieu le grand feu d'artifice au dessus de la baie. Et là, incompréhension totale de nos interlocuteurs ! "Si, si vous savez, pour Diwali, la ville va bien organiser un grand feu d'artifices ?" ... Et non ! La ville n'organise rien du tout, tous les feux sont d'origine privée.

Car Diwali, c'est une fête de famille, on vient avec ses enfants et ses petits enfants faire exploser des pétards et des feux sur le trottoir !

Ah bon, dans ce cas, on va retourner se balader le long de la baie ! Il était 19h30, et les choses sérieuses ont commencé ...
Car les pétards ici, c'est pas ceux que votre maman vous achetait dans une petite boutique de farce et attrapes en France ;-)

Au choix...

=> la pyramide de feu

=> les mitraillettes (je suis sûre que vous connaissez, les trucs qui font un bruit de mitraillette et beaucoup de fumée)
Celle-ci faisait plusieurs mètres de long !
 
 



=> le feu d'artifice, ni plus ni moins !
Pour info, la boîte ci-dessous faisait un bon 50 cm !
 =



Comme je vous l'avais annoncé au dessus, on laisse les enfants allumer eux-mêmes les pétards ! Très très jeunes pour certains ...

"Sois un homme mon fils, allume le petit pétard"





On a tout de même été assez choqué par le manque de sécurité ambiant.
Évidemment, inutile de préciser qu'il y a des accidents graves chaque année pour Diwali.


Sinon en dehors de la famille, certains hôtels ou entreprises font des feux un peu plus élaborés, comme sur la photo ci-dessous, avant que tout le monde n'arrive sur Marine Drive.
 

On est resté environ 2h, puis on a décidé de partir. De plus en plus de pétards, qu'on allume à 20cm de vous, de la fumée partout ... On a préféré s'éclipser ;)

Juste avant notre départ, voici à quoi ça commençait à ressembler :





Ce qui est marrant, c'est qu'il y a une certaine compétition entre les familles !
C'est à celui qui en amènera le plus et qui aura les plus spectaculaires !

On a parlé à des gens, qui étaient très fiers de nous dire qu'ils avaient acheté tout ça pour leurs enfants et petits enfants. Bien sûr, on place négligemment dans la conversation qu'on y a mis le prix, parce qu'on peut se le permettre et que les traditions, c'est important ;)
Parfois, c'est très visible : les gens se regardent et redoublent d'effort pour faire mieux que la famille d'à côté ! D'un côté 3 feux de Bengale allumés successivement, 2 minutes après on en allume 4 de l'autre côté avec une mitraillette en même temps ;-)

En tout cas c'était très marrant, même si ce n'est pas tout à fait ce qu'on attendait ! L'Inde et les indiens nous surprendront toujours !

A bientôt !






dimanche 13 novembre 2011

Sassoon Dock



"Il est frais mon poisson, il est frais"


Ça c'était pas mal !

Le Sassoon Dock c'est là où on décharge le poisson tout juste pêché.

Ça pue, c'est le bordel, c'est cracra et c'est extra ! 

Mes chaussures sentaient encore la poiscaille 2 jours après malgré un lavage intensif mais ça vaut le coup. 
C'est un lieu intense de vie, d'échanges et surtout d'odeurs ... !


Photos interdites of course, mais Eric, mon photographe reporter préféré, avec l'appareil innocemment placé sur le flan, a volé quelques photos :-)








Tous les dix mètres, des femmes et des enfants, assis par terre, en train de décortiquer des crevettes.

Il fait 37°, elles n'ont pas de gants, les crevettes sont à même le sol ... Les règles d'hygiène, connaît pas !
On a mangé des crevettes souvent, ici et à Bombay, et on n'a jamais été malade. Pourtant elles viennent toutes de ce genre d'endroit. Nous on pense que tout est dans la cuisson, si c'est bien cuit, ça tue les bactéries !

De toutes façons ici, on n'a pas trop le choix. Dès qu'on achète quelque chose au rayon frais, on sait qu'il y a 90% de chance que la chaîne du froid n'ait pas été respectée à un moment ou à un autre !






Cependant, je pense que la véritable raison de l'interdiction des photos, ce n'est pas tellement pour les règles d'hygiène ... Ici, tout le monde sait comment ça se passe et personne n'est malade pour autant (les indiens ont des défenses immunitaires incroyables !).

Je pense surtout que les quotas de pêches, les restrictions sur les espèces protégées etc. ne sont que peu respectés.

Ci-dessous des espadons à qui l'on a coupé le long nez.


Et ci-dessous des requins :


Et je peux vous assurer qu'ils n'ont pas mis longtemps à aller les cacher dans un entrepôt ...

La pêche aux requins avait été interdite en Inde il y a quelques années, mais cette interdiction totale avait été vite levée au profit de la protection de certaines espèces en imposant des restrictions.

Et vu l'énergie qu'ils ont mis pour cacher ceux-là au plus vite (sachant que faire les choses vite n'est généralement pas une préoccupation majeure en Inde), je serais prête à parier que ces requins sont une sous-espèce dont le quota est bien dépassé.

Mais ce n'est qu'une supposition bien sûr !


Ça vend du rêve hein ? ;-)

Et si jamais vous pensez à ces images la prochaine fois que vous achetez des petites crevettes décortiquées surgelées, ne craignez rien : on a souvent mangé des crevettes ici et on n'a jamais été malade ! Tout est dans la cuisson ;-)

Bonne soirée à tous :-)